Voilà, je ne me souviens plus de quand date ma dernière publication.
Ce dont je me souviens c’est de ce beau projet de blog dont je n’avais jamais imaginé l’éclosion concrète, ce journal intime ouvert, qui j’espère inspire un peu ou en tout cas donne l’envie à certains de mieux me connaître, en toute liberté.
J’ai pourtant encore des tas de sujets que j’aimerais coucher sur le papier.
Mais cela fait quelques mois que je n’ose plus vraiment m’épancher dans cette intimité, me livrer à l’introspection.
Je me dis que les autres ont besoin de moi ailleurs, que j’ai besoin de moi ailleurs.
C’est vrai que les effets des grands émois de la nouveauté du premier confinement se sont vraiment dissipés, parce que l’incertitude et la lassitude se sont installées durablement, et qu’il faut bien vivre avec, s’en accommoder, et s’adapter à nouveau.
Dans mon entourage, j’ai remarqué que beaucoup s’appliquent à se recentrer sur eux, comme pour mieux cultiver l’énergie vitale nécessaire avec la cohabitation de l’incertain. On se concentre sur ses propres soucis - sans jugement aucun- alors qui suis-je pour exposer mon intimité quand moi-même il m’est difficile de comprendre cette nouvelle routine un peu étrange, où il faut quand même réapprendre à ne pas s’enfermer, à s’intéresser à l’autre, à quand même rester curieux sur le sort du monde ?
Comment prendre soin de soi en continuant de prendre soin des autres ? C’est une question que je me pose en ce moment.
Il y a eu ces moments très intenses de retrouvailles ou d'au revoir, cet été. De gens que l'on n'a pas pu serrer très fort dans nos bras depuis très longtemps, et ceux que l'on ne reverra pas de suite. Ces instants sont suspendus, ils restent une exception troublante face au fil encore insipide de la réalité. La météo aoutienne n'en est pas la seule responsable.
Un pas après l’autre. C’est comme si tous ensemble nous apprenions laborieusement à remarcher. A comprendre ce qui nous a manqué depuis le début de la pandémie, à réaliser ce qui est essentiel. A lâcher prise sur les difficultés matérielles, pour moi.
Je crois que ce qu’il me manque le plus, malgré mon humeur casanière, c’est la spontanéité de la vie sociale. On ne rentre pas toute suite après le boulot, on vous propose un verre, un resto ou une balade parisienne improvisée. Raviver ses amitiés les yeux dans les yeux, avec les gens, avec les lieux.
Un jour après l’autre. La fin d’un jour passé nous permet de penser qu’un autre jour viendra après. Et on en reste là. On est frileux d’imaginer a peu près naïvement ce que la vie sera le mois prochain, ce n’est presque plus de l’audace mais de la témérité !
Certe nous vivons dans le présent, mais à partir de quand recrée t-on des perspectives d’avenirs ? A quel moment devons- nous à ces idées farfelues le pouvoir d’exister plus d’une minute et demi ?
J’ai envie d’aspirer à une vie pétillante malgré les difficultés actuelles, à des relations nourries, à des rencontres humaines inattendues, des stimulations intellectuelles et sensorielles, je ne veux pas censurer mes idées créatives et continuer à cultiver mon espoir en une éclaircie durable.
Cet espoir, je le veux pour moi, mais pour vous aussi.
Prenez-soin de vous !